Phytolith analysis: from the fields to building earth - Gallia Préhistoire Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2023

Phytolith analysis: from the fields to building earth

Analyse des phytolithes : du champ à la terre à bâtir

Souhair Alkalesh
  • Fonction : Auteur
Laetitia Riboud
  • Fonction : Auteur
Arnaud Mazuy

Résumé

In Klimonas, phytolith analysis was performed on building earth samples from the Communal building (St 10) and on palaoeosoils interbedded in the sedimentary sequences of fluvial terraces and in the “road profile”, in the vicinity and at the edge of the site, respectively. Phytoliths were abundant and well-preserved in the building earth. They evidence the use of a mixture of straw from wild plants and cereal chaff as temper. Wheat and barley are attested, and rye is suspected. These cereals probably grew on well-watered soils. Only one palaeosoil, slightly younger than the PPNA occupation (8872 ± 37 BP, [8224–7837] cal BC), provided enough data. Its phytolith spectrum is almost purely constituted by grass morphotypes, with a significant abundance of dendritic phytoliths, pointing to the presence of a cereal field during the soil’s formation. Hence, phytolith analysis suggests the importance of cereals in the site’s economy and the integration of the chaîne opératoire for the manufacture of building materials in a technical system largely interconnected with the (proto-)agricultural system.
L’analyse phytolithique de Klimonas a porté sur des structures en terre crue du Bâtiment communautaire (St 10) et sur des paléosols mis au jour dans les séquences sédimentaires des terrasses fluviales et de la « coupe de la route », situées respectivement à quelques centaines de mètres et en bordure du site. Les phytolithes sont des particules microscopiques d’opale de silice qui se forment dans les tissus végétaux au cours de la vie de la plante. Les graminées en produisent de grandes quantités et une grande variété de morphotypes, qui permettent des identifications taxonomiques mais aussi de reconnaître les différentes parties de la plante. Les échantillons de terre crue se sont révélés très riches en phytolithes très bien conservés. L’analyse phytolithique montre que le dégraissant végétal ajouté à la terre à bâtir était constitué d’un mélange de paille d’herbes sauvages (graminées, cypéracées) et de balle de céréales, sauvages ou cultivées. La présence de phytolithes caractéristiques des roseaux et carex (Phragmites sp., Cyperaceae) suggère l’exploitation des milieux humides. Les phytolithes pluricellulaires de graminées ont permis de reconnaître la présence systématique de blé (Triticum sp.) et d’orge (Hordeum sp.) et de suspecter la présence de seigle (Secale sp.). Ces céréales poussaient sur des sols dont le statut hydrique était favorable à la formation de squelettes siliceux de grandes dimensions. Les phytolithes pluricellulaires observés dans la terre à bâtir présentent majoritairement les profils de coupe lisses ou concaves, liés à une action mécanique sur les tissus végétaux au cours des étapes de dépiquage, décorticage ou broyage des grains. Les coupes « en escalier », le long des limites cellulaires, qui marquent une désarticulation plus naturelle des tissus végétaux, sont moins fréquentes. Ainsi, il apparaît qu’une partie de la matière végétale utilisée comme dégraissant lors de la fabrication de la terre à bâtir de Klimonas correspond à des résidus du traitement de céréales. Les prélèvements effectués dans les séquences naturelles sont apparus pour leur part extrêmement pauvres, même lorsqu’il s’agissait de niveaux pédogénéisés. Un seul paléosol dont la matière organique a été datée de 8872±37 BP (8224-7837 BC, donc possiblement contemporain de l’occupation du site) a fourni un enregistrement exploitable. Il est localisé en bordure du site (« coupe de la route »). Son spectre phytolithique, presque exclusivement graminéen et riche en morphotypes allongés dendritiques, est compatible avec la présence de céréales lors de la formation du sol. Il est probable que cette zone ait abrité un champ de céréales, peut-être cultivé et très probablement exploité. Ainsi, à Klimonas, alors que très peu de macrorestes sont préservés, les phytolithes démontrent l’importance des céréales dans l’économie du site et l’intégration de la chaîne opératoire de la fabrication des matériaux de construction dans un système technique largement interfacé avec le système (proto-)agricole.
Fichier sous embargo
Fichier sous embargo
0 6 8
Année Mois Jours
Avant la publication
dimanche 10 novembre 2024
Fichier sous embargo
dimanche 10 novembre 2024
Connectez-vous pour demander l'accès au fichier

Dates et versions

hal-04279173 , version 1 (10-11-2023)

Identifiants

  • HAL Id : hal-04279173 , version 1

Citer

Claire Delhon, Souhair Alkalesh, Laetitia Riboud, Arnaud Mazuy. Phytolith analysis: from the fields to building earth. Jean-Denis Vigne; François Briois; Jean Guilaine. Klimonas. An Early Pre-Pottery Neolithic Village in Cyprus / Un village néolithique pré-céramique ancien à Chypre, CNRS Editions, pp.401-407, 2023, Gallia Préhistoire. International Supplement, 1, 9782271139535. ⟨hal-04279173⟩
50 Consultations
0 Téléchargements

Partager

Gmail Facebook X LinkedIn More